Dégagement de la plus longue piste d’empreintes de sauropode au monde, surnommé
« Odysseus » et celle du théropode surnommé « Maxime »

Les campagnes de fouilles

Premiers sondages de la Société Des Naturalistes d’Oyonnax (2009-2010)

Suite à cette découverte, les membres de la SDNO ont entrepris de déblayer le chemin : plusieurs empreintes alignées attestent de la présence de pistes de sauropodes qui se poursuivent sur de longues distances.
Le retentissement mondial de cette découverte conduit à la mise en place, dès l’été 2010, d’un chantier de fouilles paléontologiques mené par le Laboratoire de Géologie de Lyon (UMR CNRS 5276, Université Claude Bernard, Lyon1), en collaboration avec la SDNO, le soutien des collectivités territoriales et de la Communauté de Communes du Pays Bellegardien.
L’exploitation scientifique du site dinoplagne est dirigée par Pierre Hantzpergue, Professeur et Jean-Michel Mazin, Directeur de recherche, UMR CNRS 5276.
Durant le mois de juillet 2010, la première campagne d’étude du site Dinoplagne a mobilisé une trentaine de fouilleurs associant des étudiants en géologie de différentes universités françaises et quelques membres de la SDNO.
Cette première campagne d’étude a pour objectif d’évaluer le potentiel scientifique du site dinoplagne. À cette fin, des méthodes variées et complémentaires sont mises en œuvre : étude géologique, décapage des surfaces fossilifères, consolidation des empreintes, identification, mesures et archivage numérique des pistes de dinosaures…

En juillet 2011, après un décapage efficace du terrain par la société STPFA, l’équipe scientifique poursuit les objectifs fixés au terme de la fouille 2010 avec notamment le prolongement des pistes « Maxime » et « Odysseus ».
Le 22 juillet, la piste du sauropode « Odysseus » comptabilise 115 pas sur une distance de 155 mètres. À ce jour, la commune de Plagne détient le record mondial de la plus longue piste de sauropode.

Empreinte à Plagne
Etude de l'empreinte de Maxime

La campagne de 2012

Pour la troisième année consécutive, l’équipe du Laboratoire de Géologie de Lyon prolonge les fouilles sur le site dinoplagne. Ce sera la dernière : inutile en effet de décaper d’autres pistes, pour l’instant enfouies et naturellement protégées. Tous les efforts vont être consacrés à la préparation fine et à l’étude de l’exceptionnelle piste d’Odysseus et de la “zone 500”.
Parallèlement, sous la maîtrise d’œuvre de la Communauté de Communes du Pays Bellegardien, les collectivités et partenaires poursuivront l’étude et la mise en place d’une protection et d’une valorisation de ce site, afin qu’il soit accessible au public.

Fouilles sue le chantier de Plagne
Paléontologues au travail sur la piste d'Odysseus

Pierre Hantzpergue

                     Pierre Hantzpergue

Professeur honoraire de l’Université Claude Bernard, Lyon 1, Docteur en Sciences de la Terre et Docteur d’État ès Sciences naturelles, Pierre HANTZPERGUE a spécialisé ses recherches sur le Jurassique, plus particulièrement les étages Kimméridgien et Tithonien, tant d’un point de vue stratigraphique, biostratigraphique, sédimentologique que paléoenvironnemental. 

Il acquiert un niveau d’expertise de reconnaissance internationale dans l’étude paléobiologique et évolutive de leurs faunes d’ammonites.
Sa carrière universitaire se partage entre les universités de Besançon, Poitiers puis Lyon où, enseignant, chercheur associé au CNRS et collaborateur du Service Géologique National (B.R.G.M.) pour la carte géologique de France, il est auteur de près de 200 publications scientifiques et d’une dizaine de cartes géologiques au 1/50 000e. 

Au cours de sa vie professionnelle, il s’est toujours fortement impliqué dans la protection et la valorisation patrimoniale, la vulgarisation pédagogique et culturelle.
Ses recherches s’orientent également vers la reconstitution des structures et des fonctionnements de systèmes biologiques anciens à partir de gisement fossilifères à préservation exceptionnelle. Collaborant avec Jean-Michel Mazin (paléontologue, Directeur de recherche au CNRS), il s’implique dans l’étude ichnologique des célèbres sites à empreintes de Crayssac (Lot), Loulle (Jura) et Plagne (Ain). 

De 2009 à 2012, il assure la co-direction scientifique et logistique des fouilles paléontologiques du site « Dinoplagne », conduit l’analyse sédimentologique et paléoenvironnementale du gisement. Ses résultats définissent les cadres spatio-temporel et paléoécologique de la spectaculaire piste du sauropode de Plagne dont la synthèse scientifique est publiée en 2017, dans la revue internationale Geobios.

 

Jean-Michel Mazin

           

Directeur de Recherche au CNRS, Docteur en Paléontologie et Docteur d’État es Sciences Naturelles, Jean-Michel Mazin a développé ses recherches dans les universités de Paris 6, Poitiers, puis Lyon 1. Son travail a tout d’abord porté sur l’évolution et la paléobiogéographie des reptiles marins au Trias, puis sur l’évolution des faunes et des environnements margino-littoraux autour de la limite Jurassique-Crétacé, produisant des travaux internationalement reconnus.

Homme de terrain, il a prospecté et fouillé dans de très nombreux pays. En France, il a dirigé et codirigé de grands chantiers de fouilles comme le site du Crétacé inférieur à micro-restes de la carrière de Cherves-de-Cognac (Charente), le site du Jurassique supérieur à empreintes de Crayssac (Lot), le site du Jurassique supérieur à empreintes de dinosaures de Loulle (Jura) ou encore le présent site du Jurassique supérieur à empreintes de dinosaure gigantesque de Plagne (Ain).

Il est l’auteur de plus de 200 publications scientifiques et est très impliqué dans la protection du patrimoine géologique. Également très attaché au retour vers le public et à la diffusion des connaissances, il est l’auteur de 40 ouvrages grand public, 10 expositions, aussi bien que de plus de 150 conférences.

Le présent site de Plagne présente un intérêt exceptionnel tant par ses dimensions que par la qualité de conservation. Une centaine de journées de fouilles cumulées, avec une quarantaine de fouilleurs auront été nécessaires à l’extraction de la plus longue piste de dinosaure sauropode connue au monde. La qualité de conservation est telle que l’on peut observer la trace des doigts et des bourrelets plantaires. D’après ces empreintes, ce gigantesque et spectaculaire sauropode appartenait à la lignée des Titanosaures, les plus grands parmi les plus grands. L’étude de ce témoignage des profondeurs du temps a été publiée en 2017 dans la revue internationale Geobios.