Un intérêt scientifique, un patrimoine naturel et sa préservation.

Protéger une découverte et un site unique au monde

Un travail de longue haleine

Un devoir de protection

Les traces découvertes à Dinoplagne sont exceptionnelles et doivent être conservées et préservées. Après avoir été longtemps enfouies dans les sédiments calcaires, les fouilles ont mis au jour ces empreintes qui au fil du temps se dégradent irrémédiablement. Plusieurs facteurs sont en cause: le sol déjà fissuré et friable est fragilisé par l’eau et les alternances de gel et dégel. Les racines des végétaux provoquent aussi des fissures irréversibles. L’activité humaine est aussi un facteur aggravant car le passage des nombreux visiteurs, provoque aussi des dégâts liés au piétinement.
La Communauté de Communes du Pays Bellegardien, responsable du site a missionné un bureau d’étude spécialisé, (le Laboratoire d’Etude Recherche Matériaux (LERM) en 2012 pour proposer des solutions de conservation. 

Il avait pour mission l’expertise des sols du site paléontologique, en particulier « l’Identification des procédés physico-chimiques permettant de garantir la plus grande tenue dans le temps des empreintes ».

A cette époque, suite à cette expertise, le laboratoire a indiqué qu’il n’existait pas de solution pérenne sans couverture des empreintes.

De nouvelles investigations ont été lancées. 

Mesures de protection provisoires

Le site Dinoplagne géré par la Communauté de Communes du Pays Bellegardien a demandé un fort investissement et une longue réflexion sur les solutions pour protéger ce patrimoine unique. Les empreintes toujours à l’air libre étaient menacées par l’érosion. 

Diverses études furent alors menées sur le sujet. Des étudiants de l’INSA (Institut National des Sciences Appliquées de Lyon) ont participé à des recherches sur les matériaux à exploiter pour protéger le site paléontologique, et de nombreux débats scientifiques se sont déroulés afin de décider de la meilleure solution de conservation possible.
Des mesures de protection provisoire furent finalement adoptées en 2013 :
– Nettoyage de la piste d’empreintes à la balayette ;
– Stabilisation : fragments recollés et fissures comblées grâce à un mortier fin ;
– Remplissage des empreintes par des gravillons concassés ;
– Ajout d’une couche protectrice en géotextile et polyane agricole ;
– Couverture avec de la terre et du tout-venant.
En 2015 la nouvelle équipe d’élus de la Communauté de Communes décide de redécouvrir une partie des traces afin de vérifier l’état de la piste. Les élus et professionnels sur place purent constater un début de dégradation sur la surface des empreintes et la présence d’humus, preuve de décomposition et de la présence de bactéries nuisant à la conservation des empreintes de dinosaure.

Suite à cette initiative, le terrain fut de nouveau nettoyé puis une seconde solution provisoire fut imaginée. Les empreintes furent recouvertes de bâches tendues par des sacs de sable, limitant ainsi l’imprégnation d’eau de pluie et l’érosion. Des travaux de drainage ont également été effectués en périphérie pour optimiser l’écoulement de l’eau et éviter une infiltration sous les empreintes et un écoulement important sur ces empreintes.

Cette protection provisoire s’est transformée peu à peu en solution permanente en l’absence d’avancée du projet. Pendant ce temps, le problème de la préservation à long terme des empreintes subsistait. Se présentait donc la nécessité d’avancer dans le projet, de trouver et mettre en place une réelle protection permanente et pérenne. 

Vers une protection pérenne

Il s’est avéré qu’il n’existait pas de solution technique et pérenne connue pour préserver ce type d’empreintes, si ce n’est :
– Protéger par une construction afin de placer le site hors d’air et hors d’eau. L’édification d’un bâtiment sur la totalité de la piste avait cependant un coût trop excessif et d’autre part présentait une incompatibilité avec l’harmonie du milieu ainsi qu’une pollution visuelle du paysage naturel. Par ailleurs, les visites et expériences conduites sur d’autres sites paléontologiques montrent qu’il n’est pas nécessaire, voire intéressant pour les visiteurs, de pouvoir observer l’ensemble de la piste lorsque que les parties les plus remarquables sont visibles.
La CCPB estimant que la prise en charge de la découverte n’était plus de sa compétence, s’est tournée vers différentes collectivités (région Auvergne Rhône-Alpes, département de l’Ain et l’état) afin d’obtenir des subventions permettant de valoriser ce site exceptionnel.
Après de nombreuses réunions (comités techniques et scientifiques) il a finalement été décidé de construire un bâtiment sur la plus belle portion de la piste et de protéger l’autre partie en la recouvrant d’un géotextile et d’une terre végétale.
Une expertise écologique a par ailleurs été menée, donnant lieu à la labélisation de Dinoplagne en tant qu’Espace Naturel Sensible. Ce label reconnait l’importance de son environnement écologique, géologique mais aussi paysager pour le département. Il favorise également la valorisation du patrimoine naturel auprès du public pour le sensibiliser, tout en ayant un aménagement maîtrisé.

Protection des traces
Protection des traces